• Quatrième article

     

    Applications à Beaupréau : aspects scolaires

     

    Examinons sur le plan scolaire la situation actuelle de l'enseignement  secondaire à Beaupréau. Existe-t-il de tels manques et de telles différences, y compris par rapport aux principes constitutionnels et législatifs rappelés dans la 1ère partie,  qu'il faille nécessairement  déstabiliser très dangereusement l'existant en construisant une cité scolaire publique? Nous nous placerons d’abord sur le plan du "caractère propre", ensuite sur celui des études. 

     

    1)       le caractère propre

     

    Les établissements privés d'enseignement secondaire de Beaupréau sont sous contrat d'association avec l'État depuis 1969.  Le contrat, ainsi qu'il a été rappelé dans le troisième article, étant signé par l’établissement, il faut  s'interroger sur son "caractère propre", évolutif dans la mesure où il doit s'adapter à son environnement socio-économique pour  remplir sa mission de service public. Il convient également de se détacher du présupposé qu’un établissement privé assure un enseignement  confessionnel.

     

    Le mieux en ce qui concerne Beaupréau est sans doute de prendre connaissance du projet éducatif  adopté en 2007 par la communauté éducative comprenant les éducateurs, les familles et les responsables associatifs. Il précise que la mission des établissements de Beaupréau consiste à :

    1-       accueillir : tous les élèves sans discrimination

    2-       instruire : transmission du "savoir"

    3-       éduquer: transmission des "savoir être", en référence aux lois républicaines (citoyenneté, vie  en société) et au projet du réseau de l'école catholique.               

     

       Après avoir précisé la finalité de l'ensemble scolaire :"donner aux jeunes les moyens de réussir leur vie d'homme et de femme, professionnellement, humainement et spirituellement",  ce projet précise les valeurs à promouvoir : "Respect – Recherche de l'excellence – Solidarité – Responsabilité – Ouverture culturelle – Recherche de sens" afin que "par ces valeurs", chaque jeune puisse "être acteur de sa vie…"

     

       L’aumônerie elle-même s’affiche clairement comme un lieu de fraternité ouvert librement à toutes les croyances qu'il s'agisse de catholiques, de musulmans ou d'agnostiques. Au total, le fonctionnement est semblable à celui d’un lycée public.    

     

       L'appartenance au réseau de l'enseignement catholique et l'absence de gratuité (sur ce pointvoir le cinquième article pour en faire la correcte analyse) peuvent être considérées par des familles comme  inacceptables. Mais elles ont les mêmes facilités que beaucoup d’autres du département ou de la région pour accéder à des établissements publics. En 2006-2007, un premier comité de pilotage devait donner un contenu au lycée public de Beaupréau ; le cabinet consulté a conclu que les enfants du Choletais et de la région de Beaupréau n'étaient pas défavorisés pour l'accès à la plus grande partie des formations à envisager pour leur avenir.

      

       Nous avons rappelé la "prééminence de l'enseignement public". Nous regrettons que les règles qui la mettent en œuvre soient parfois ignorées ou détournées et que son principe même soit menacé. Mais nous pensons que lorsqu'il est envisagé l'ouverture d'un établissement dans un secteur qui comprend un important ensemble sous contrat, respectant les lois républicaines et assurant depuis quarante ans un service public, ce principe se heurte au "principe de réalité". Il en est ainsi d'abord sur le plan des études.

     

    2)       les études

       

       Dans les années 1990 les divers établissements d'enseignement secondaire de Beaupréau accueillaient 2500 élèves. Avec la chute de la démographie, il y en a maintenant 1700. Afin de maintenir la qualité et de favoriser le choix des élèves pour mieux déterminer leur avenir, les lycées d'enseignement général et technologique et le lycée professionnel se sont regroupés.

     

       En janvier 2010, ces établissements ont été labellisés "lycées des métiers". En dehors d'éventuelles filières non actuellement proposées aux élèves à proximité convenable, il manque principalement à Beaupréau un centre de formation par alternance, mais le plus simple ne serait-il pas de s'appuyer sur le lycée professionnel du Pinier neuf ?

     

       Il n'y a ni  sélection à l’entrée ni recherche à tout prix de résultats en faisant pression pour des redoublements en seconde : on préfère soutenir tous les élèves.  Les activités sportives sont particulièrement encouragées grâce au  partenariat avec l'association de l'Entente des Mauges.

     

       Leslycées de Beaupréau sont remarquablement classés par les medias nationaux (25ème rang sur 1847 lycées publics et privés en 2008), en prenant en compte les résultats mais aussi l'absence de sélection, la qualité du suivi permanent des élèves et la situation sociologique de l'environnement des établissements. Les incertitudes et les tâtonnements inhérents à  la création d’un lycée public risquent d’entraîner des deux côtés une qualité moindre au détriment des élèves. Remarquons aussi que la répartition en deux lieux des enfants souhaitant choisir une même discipline aura pour résultat quasi automatique la suppression de filières n'ayant plus de ce fait suffisamment d'élèves. Les lettres classiques notamment, qui font partie de la tradition de Beaupréau, pourraient ne plus  être proposées.  

     

                   

                                                                                                                  8 mars 2011

                                                                   Le collectif "Réflexions citoyennes – Le lycée de Beaupréau"

     

     

     

     

     


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